Les Trois mosquetaires
Les Trois mosquetaires
Chapitre 1
On nous appelle « les trois mousquetaires >>
Le jeune d'Artagnan, un jeune homme ma
de dix-huit ans, quitte son village de Gascognet pour aller à Paris.
Son père lui dit :
- Mon fils, puisque vous voulez aller à Paris pour être mousquetaire, prenez ce cheval. Ne le vendez jamais, laissez-le mourir tranquillement et honorablement de vieillesse. Vous êtes jeune, vous devez être brave* par deux raisons : la première, c'est que vous êtes Gascon, et la seconde, c'est que vous êtes mon fils. Necraignez pas les occasions et cherchez les aventures. Je vous ai fait apprendre à manier l'épée ; battez-vous à tout propos ; prenez exemple
sur M. de Tréville, capitaine des mousquetaires, et remettez-lui cette lettre de recommandation. Je n'ai, mon fils, à vous donner que quinze écus", mon cheval et les conseils que vous venez d'entendre.
Sa mère lui dit :
- Prenez ce baume* qui guérit toute blessure, sauf celle du caur.
Elle pleure abondamment, et M. d'Artagnan fils verse aussi beaucoup de larmes.
D'Artagnan a une longue route à faire. Trois jours après, il arrive à une auberge de Meung sur Loire, près de Paris. Son cheval est vieux, jaune, sans poils à la queue. De la fenêtre de l'auberge du Franc Meunier, un gentilhomme de belle taille, aux yeux noirs et perçants, au nez fortement accentué, un bandeau* sur l'æil droit, semble l'observer en riant. C'est le comte de Rochefort.
-De quoi riez-vous ? - Je ris quand cela me plaît.
- Et moi, s'écrie d'Artagnan, je ne veux pas qu'on rie quand il me déplaît ! Vous riez de mon cheval. En garde, monsieur !
D'Artagnan lui donne un coup de la pointe de son épée, mais des amis du seigneur et l'hôtelier* l'attaquent à grands coups de bâtons.
- La peste soit des Gascons ! Remettez-le sur son cheval jaune, et qu'il s'en aille !
- Pas avant de t'avoir tué, lâche* ! crie d'Artagnan.
Le combat continue mais d'Artagnan, épuisé
Laisse échapper son épée. Un autre coup lui entame le front, le renverse tout sanglant et presque
vanoui. D'Artagnan, blessé, est transporté dans une chambre de l'auberge. Le comte de Rochefort parle à l'hôtelier:
- Pendant que votre jeune homme était évanoui, vous avez regardé dans sa poche. Qu'y avait-il ?
- Une lettre adressée à M. de Tréville, capitaine des mousquetaires.
Le comte vole la lettre. Encore couvert de bandages*, d'Artagnan voit son ennemi parler à une belle femme blonde aux yeux bleus dans un carrosse :
- Ainsi, Son Éminence* m'ordonne... dit la dame.
-De retourner à l'instant même en Angleterre, et de la prévenir directement si le duc de Buckingham quitte Londres.
- Et quant à mes autres instructions ? demande la belle voyageuse.
- Elles sont renfermées dans cette boîte, que vous n'ouvrirez que de l'autre côté de La Manche.
Grâce au baume miraculeux de sa mère, d'Artagnan guérit en une journée. D'Artagnan se présente chez M. de Tréville, à 9 heures du matin. M. de Tréville appelle :
- Athos! Porthos ! Aramis ! Le roi m'a dit qu'il recruterait ses mousquetaires parmi les gardes de M. le cardinal !
- Pourquoi cela ? demande Porthos.
- Parce que les mousquetaires se font arrêter par les gardes de M. le cardinal. Et Athos, où est-il ?
Au même instant Athos apparaît à l'entrée. Il tombe sur le parquet comme s'il était mort. - Un chirurgien ! crie M. de Tréville.
- Mon capitaine, dit Porthos, la vérité est que nous étions six contre six, mais avant de pouvoir tirer nos épées, deux d'entre nous étaient morts, et Athos, blessé grièvement.
Mais bientôt le blessé reprend connaissance. Chacun se retire, excepté d'Artagnan.
- M. de Tréville attend M. d'Artagnan, dit le laquais* en ouvrant la porte du cabinet*.
- J'ai beaucoup aimé monsieur votre père, dit M. de Tréville. Que puis-je faire pour son fils ?!
- Je veux entrer chez vos mousquetaires. - Devenir mousquetaire n'est pas facile.
Il faut avoir fait plusieurs campagnes militaires ou des actions d'éclat.
- Hélas, je vois combien la lettre de recommandation que mon père m'avait remise pour vous me manque aujourd'hui ! On me l'a volée.
- Mais, continue Tréville, en faveur de votre père, je veux faire quelque chose pour vous. Je vais écrire une lettre au directeur de l'académie royale, et dès demain vous pourrez apprendre le métier des armes, le cheval, l'escrime* et la danse.
D'Artagnan croit voir le voleur de sa lettre et court à toute vitesse pour le rattraper. Dans l'escalier, il heurte l'épaule d'un grand mousquetaire qui a été blessé la veille.
- Excusez-moi, mais je suis pressé.
- Vous n'êtes pas poli, je vous attends devant le couvent* Carmes-Deschaux à midi. Nous nous battrons en duel. Mon nom est Athos.
En franchissant la porte de la rue, d'Artagnan prend dans le manteau du géant Porthos gonflé par le vent. Cette fois, il a rendez-vous pour le duela heure derrière le Luxembourg. Voulant réparc erreurs, il ramasse le mouchoir* d'Aramis et lui dit:
- Je crois, monsieur que voici un mouchoir que vous seriez fâché de perdre.
Aramis rougit et arrache le mouchoir des mains du Gascon.
- Ce mouchoir n'est pas à moi, mais à une dame. Vous m'avez compromis. Vous êtes mal élevé, jeune homme. Je vous attends à deux heures à l'hôtel de Tréville.
Midi sonne quand d'Artagnan arrive au couvent.
Les témoins d'Athos arrivent : Porthos et Aramis ! D'Artagnan est très étonné!
- On ne nous voit jamais l'un sans l'autre et on nous appelle « les trois mousquetaires », dit Athos.
- Je me bats avec vous à midi, avec Monsieur Porthos à une heure et avec Monsieur Aramis à deux heures. Un moment, messieurs ; à présent que vous êtes réunis, permettez-moi de vous faire mes excuses....
- Oh! Oh! s'exclament-ils en pensant que d'Artagnan a peur...
- Vous ne me comprenez pas... je m'excuse
mouchoir petite pièce de tissu dont on se sert pour se moucher, s'essuyer les d'une seule chose, c'est de ne pouvoir vous payer ma dette à tous trois. En effet, M. Athos a le droit de me tuer le premier ; ce qui ôte beaucoup de valeur à votre créance*, monsieur Porthos, et rend la vôtre à peu près nulle, monsieur Aramis. Voila de quoi je m'excusais, rien que de cela. Maintenant, messieurs, quand vous voudrez l..., En garde!
Au moment où ils engagent dans le duel, les gardes du cardinal de Richelieu, commandés par Jussac, interviennent. Ils sont chargés de faire respecter les édits* interdisant les duels.
- Holà ! mousquetaires, dit Jussac ; on se bat donc ici ? Cessez le duel. Suivez-nous ! Nous vous chargerons*, si vous désobéissez.
- Ils sont cing, dit Athos, et nous ne sommes que trois et encore je suis blessé. Mais je vous déclare que je ne reparais pas vaincu devant le capitaine...!
<D'Artagnan doit choisir son camp : c'est là un de ces événements qui décident de la vie d'un homme... Il s'agit de choisir entre le roi et le cardinal. C'est un triste ami que le roi, c'est un rude* ennemi que le cardinal...
D'une seule chose, c'est de ne pouvoir vous payer ma dette à tous trois. En effet, M. Athos a le droit de me tuer le premier ; ce qui ôte beaucoup de valeur à votre créance*, monsieur Porthos, et rend la vôtre à peu près nulle, monsieur Aramis. Voila de quoi je m'excusais, rien que de cela. Maintenant, messieurs, quand vous voudrez l..., En garde!
Au moment où ils engagent dans le duel, les gardes du cardinal de Richelieu, commandés par Jussac, interviennent. Ils sont chargés de faire respecter les édits* interdisant les duels.
- Holà ! mousquetaires, dit Jussac ; on se bat donc ici ? Cessez le duel. Suivez-nous ! Nous vous chargerons*, si vous désobéissez.
- Ils sont cing, dit Athos, et nous ne sommes que trois et encore je suis blessé. Mais je vous déclare que je ne reparais pas vaincu devant le capitaine...!
D'Artagnan doit choisir son camp : c'est là un de ces événements qui décident de la vie d'un homme... Il s'agit de choisir entre le roi et le cardinal. C'est un triste ami que le roi, c'est un rude* ennemi que le cardinal...
Chapitre 2 Les quatre amis
D'Artagnan n'hésite pas longtemps et se tourne vers Athos et ses amis :
- Vous venez de vous tromper*, tout à l'heure. en disant que vous n'étiez que trois...
- Mais non, dit Aramis. - Nous sommes trois, dit Porthos.
- Il me semble, à moi, que nous sommes quatre, ajoute d'Artagnan.
- Vous, beau Gascon, déguerpissez... Sauvez votre peau ! dit Jussac.
- Vous ferez sagement, car il va pleuvoir des coups d'épée, dit Biscarat, l'un des gardes.
- Eh bien, il en pleuvra pour tout le monde : je reste... répond d'Artagnan.
- Vous vous mettez avec nous contre eux .. vous, notre ennemi ? C'est beau, mais...dit Athos
- Oui... je vois, vous vous demandez si je vaux mon homme. Essayez, essayez toujours;j en bien assez pour me faire tuer proprement.
- Comment vous appelle-t-on, mon brave!
<- D'Artagnan, monsieur.
-Eh bien, Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan, en avant ! crie Athos.
D'Artagnan se bat comme un tigre contre Jussac. Il réussit à lui passer son épée au travers du corps. Il sauve Athos en prenant l'épée d'un autre garde. Sur cinq gardes du cardinal, un seul a la vie sauve*.
- Ah ! ah ! voilà une revanche ! dit Porthos.
- Et moi ? dit d'Artagnan, voyant que les mousquetaires partent sans lui.
- Vous ?... toi ? Embrasse-moi, et ne me fais pas mal à l'épaule.
Aramis et Porthos embrassent d'Artagnan. - Nous sommes donc amis ? demande
d'Artagnan.
- A la vie ! à la mort ! disent les trois ensemble.
- Seulement, te voilà brouillé* avec M. le cardinal, dit Athos
- Bah! Le cardinal n'est pas mon oncle. Si je ne suis pas encore mousquetaire, au moins me voilà reçu apprenti*, n'est-ce pas ? demande d'Artagnan à ses nouveaux amis.
<Oui mon ami, mais on ne réussit à Paris que si le roi le veut, répond Athos....
Les quatre hommes rentrent triomphalement à l'hôtel de M. de Tréville.
Au Louvre*, le roi parle avec le capitaine des mousquetaires :
- Savez-vous que Son Éminence est venue se plaindre de vos mousquetaires ? Ils sont terribles !
- Sire*, répond Tréville, ils n'ont qu’un désir, se mettre au service de Votre Majesté. Mais les gardes de M. le cardinal les attaquent sans cesse et ils sont bien obligés de se défendre.
– Il y avait avec eux un jeune homme ?
- D'Artagnan, Sire. C'est le fils d'un de mes plus anciens amis.
M. de Tréville fait le récit du combat au roi.
- C'est lui qui a blessé Jussac, une des premières lames* du royaume ! dit le roi. Je veux voir ce jeune homme, Tréville.
-Quand Votre Majesté voudra-t-elle le recevoir? - Demain à midi, Tréville. - L'amènerai-je seul ?
hou en leur écrivant
<- Non, amenez-les-moi tous les quatre ensemble. Je veux les remercier tous à la fois : les hommes dévoués sont rares, Tréville, et il faut récompenser le dévouement.
Les trois mousquetaires et d'Artagnan sont reçus par le roi.
- Entrez mes amis. Je suis mécontent ! Vous avez blessé sept gardes du cardinal en deux jours ! C'est trop ! commence le roi.
-Sire, répond M. de Tréville, mesmousquetaires vous font des excuses et promettent de ne plus recommencer.
-C'est cet enfant qui a donné ce beau coup d'épée à Jussac ? demande le roi en regardant d'Artagnan.
- Oui, et il m'a sauvé la vie, ajoute Athos.
- Pauvre cardinal ! sept hommes en deux jours, et de ses plus chers ; mais c'est assez comme cela,
Messieurs, entendez-vous ! vous devez être satisfaits.
- Si Votre Majesté l'est, dit Tréville, nous le sommes.
- Oui, je le suis, ajouta le roi en mettant une poignée* d'or dans la main de d'Artagnan: quarante
moue la main fermée peut contenir
<pistoles*. Voici, dit-il, une preuve de ma satisfaction.
Le roi se tourne vers les quatre héros : - Merci, Messieurs. Puis-je compter sur vous ?
- Oh ! Sire, s'écrient d'une même voix les quatre compagnons, nous nous ferions couper en morceaux pour Votre Majesté.
- Bien, bien, mais restezentiers: cela vaut mieux, et vous me serez plus utiles. Tréville, comme vous n'avez pas de place dans les mousquetaires, placez ce jeune homme dans la compagnie des gardes de M. des Essarts, votre beau-frère.
En quelques jours, d'Artagnan est devenu l'ami des trois plus célèbres mousquetaires de Paris. Il prend l'habitude de vivre avec eux. Ils mangent, boivent, sortent et jouent ensemble. Tout Paris connaît bientôt d'Artagnan.
Nous sommes chez d'Artagnan. Le jeune homme reçoit la visite de M. Bonacieux, le riche épicier-mercier* qui lui loue un appartement au-dessus de chez lui. D'Artagnan croit que M. Bonacieux vient lui réclamer son loyer, mais il lui parle de la jeune et belle Mme Bonacieux.
<- Ma femme, qui ne manque ni de sagesse ni de beauté, a été enlevée hier matin.
- Par qui ?
- Je crois donc que ce n'est pas à cause de ses amours que ma femme a été arrêtée.
- Tant mieux pour vous. - Mais à cause d'une plus grande dame qu'elle.
- Ah bah ! serait-ce à cause des amours de mademoiselle de Combalet?
- Plus haut, monsieur, plus haut. -De Mme de Chevreuse ? - Plus haut, monsieur, beaucoup plus haut. - De la...? - Oui, monsieur - Et avec qui? - Avec qui, si ce n'est avec le duc de...?! - Avec le duc de...? - Justement
- Ainsi la reine et le duc de Buckingham s'aiment. Mais comment savez-vous cela, vous ?
- Je le sais par ma femme elle-même, monsieur - Comment cela ? - Ma femme Constance est lingère* che
in du linge dans une gan < reine. Il y a quatre jours, elle m'a confié que la reine, en ce moment-ci, avait de grandes craintes, car elle croit...
-- Qu'est-ce qu'elle croit...? - Que l'on a écrit à M. de Buckingham en son
nom.
- Bah!
- Pour le faire venir à Paris et l'attirer dans un piège* Le duc de Buckingham est anglais et il conspire* contre la France.
- Mais votre femme, qu'a-t-elle à faire dans tout cela ?
- Elle aime la reine et la reine lui raconte tout. On veut la faire parler.
- Mais l'homme qui l'a enlevée, le connaissezvous ?
-C'est un agent du cardinal. Un homme grand, pâle, les yeux et les cheveux noirs.
- Mais c'est le comte de Rochefort !
Chapitre 3 Anne d'Autriche et le duc de Buckingham
Les gardes du cardinal arrêtent M. Bonacieux. D'Artagnan et les mousquetaires n'interviennent pas : il faut d'abord retrouver Mme Bonacieux
Il avertit ses amis :
- Attention, nous avons maintenant un ennemi terrible : le cardinal.
D'Artagnan ne quitte plus sa chambre. Le troisième jour, il entend une femme crier :
- Je suis Madame Bonacieux. Laissez-moi ! Au secours !
11 saute par la fenêtre et entre l'épée à la main dans l'appartement de M. Bonacieux, d'où sortent quatre hommes en courant.
D'Artagnan voit étendue sur le sol une jolie
femme de vingt-cinq à vingt-six ans. Elle a les cheveux bruns. Le nez est petit. La peau du visage est rose.
- Ah ! Merci, Monsieur, vous m'avez sauvée. Mais pourquoi M. Bonacieux n'est-il pas ici?
- Votre époux a été arrêté hier par les gardes du < cardinal. Mais comment avez-vous fait pour vous
sauver ?
- J'ai attaché deux draps* ensemble et je suis descendue par la fenêtre.
- Les agents du cardinal vont sûrement revenir. Il faut partir tout de suite d'ici.
D'Artagnan accompagne Mme Bonacieux chez Athos:
- Fermez la porte et n'ouvrez à personne ! lui
dit-il.
Plus tard, dans la rue, d'Artagnan voit Mme Bonacieux aux bras d'un homme inconnu. Jaloux, il veut se battre.
- Au nom du ciel, Milord*, s'écrie Mme Bonacieux.
- Milord ! répète d'Artagnan, seriez-vous...
- Milord duc de Buckingham, dit Mme Bonacieux
- Pardon, cent fois pardon ! Comment puis-je me faire tuer pour vous servir ?
- Suivez-nous à vingt pas jusqu'au Louvre et si quelqu'un nous surveille, tuez-le.
< A trente-cinq ans, le duc de Buckingham est un beau gentilhomme*. Il est riche, premier ministre de son roi et prêt à tout, même à une guerre, pour se faire aimer de la plus belle reine d'Europe. Anne d'Autriche est grande, elle a les yeux verts, la bouche petite. Buckingham et la reine se retrouvent au Louvre.
- Madame ! Je suis toujours le plus humble et le plus obéissant de vos adorateurs*, dit Buckingham.
- En me voyant, vous risquez la vie, vous me faites risquer, à moi, mon honneur ; nous ne pouvons plus nous revoir...
- Pourquoi séparer des cœurs que Dieu avait faits l'un pour l'autre ?
- Milord, je ne vous ai jamais dit que je vous aimais.
- Mais vous ne m'avez jamais dit non plus que vous ne m'aimiez point.
La reine veut qu'il s'en aille car elle a peur
pour lui.
- Partez, et revenez plus tard, comme ambassadeur, comme ministre, entouré de gardes qui vous défendront. Alors, je ne craindrai plus pour vos jours, et j'aurai du bonheur à vous revom
< - Eh bien, donnez-moi un objet qui me vienne de vous, et qui me rappelle que je n'ai point fait un rêve ?
- Et partirez-vous, si je vous donne ce que vous me demandez ? Attendez, Milord.
Elle va chercher un coffre de bois de rose.
- Tenez, gardez ceci en mémoire de moi : ce sont les ferrets de diamants* que je portais la première fois que vous m'avez vue, et que m'avait donnés le roi. Vous m'avez promis de partir.
- Et je tiens ma parole... Votre main, madame, et je pars !
Richelieu est cardinal et premier ministre de Louis XIII. Il aime en secret la reine. Mais comme la reine lui préfère le duc de Buckingham, Richelieu use de tous ses pouvoirs pour nuire à l'un et à l'autre. Il s'entretient avec son espion* Rochefort dans son palais.
- Ils se sont vus, dit Rochefort. - La reine et le duc? demande le cardinal.
- Oui. Au Louvre. À onze heures, la reine était avec ses femmes ; elle est entrée dans son boudon en disant : «Attendez-moi».
< - Qui l'a introduit ? - Madame Bonacieux, - Combien de temps sont-ils restés ensemble ? - Une demi-heure, à peu près. - Après quoi, la reine est rentrée ?
- Pour prendre un coffret de bois de rose, et elle est ressortie aussitôt.
- Qu'est-ce qu'il y avait dans le coffret ? - Les ferrets de diamants que le roi a donnés a
la reine.
-Alors elle les aurait remis au duc? -Elle les lui a remis. - Tout n'est pas perdu...
Le cardinal écrit une lettre à la diabolique Milady* :
Milady,
Soyez au premier bal où se trouvera le duc de Buckingham. Il portera douze diamants à son habit. Dansez avec lui et volez-en
deux !
Le lendemain, le cardinal parle au roi :
a reine entretient une correspondance
y le donné en Franse a lady de Winter (anglais : <my lady)
< secrète avec le duc de Buckingham et conspire contre vous
- Avez-vous des preuves ? demande le roi.
- Organisez un bal et demandez à la reine de porter les diamants que vous lui avez donnés !
Puis le roi parle à la reine :
- Madame, un bal sera donné bientôt à l'Hôtel de Ville. Vous devrez mettre votre plus belle robe et les diamants que je vous ai donnés.
La reine reste sans voix. - Mais quel jour ce bal doit-il avoir lieu ?!
- Bientôt. Je demanderai au cardinal. Vous paraîtrez avec ces diamants.
- Oui, Sire. Le roi sorti, la reine répète :
- Je suis perdue ! Le cardinal sait tout, c'estiu qui pousse le roi. Personne ne peut m'aider.
Après son arrestation, M. Bonacieux a été em à la Bastille*. Le cardinal l'accuse d'avoir con contre le roi avec sa femme. Mais il com vite que Bonacieux n'a rien fait. Il lui prop devenir son agent et lui donne cent pieces
* Mais il comprend
Il lui propose de Wyts sans jugement
< - Vive le grand cardinal !
- Quel idiot ! se dit le cardinal, qui a fait de l'homme l'espion de sa femme.
Pendant ce temps, au Louvre, la reine dit à Mme Bonacieux :
- Il faut récupérer les diamants au plus vite !
- Je vais demander à mon mari de vous rapporter les diamants.
Bonacieux refuse de partir à Londres et sort prévenir le cardinal que la reine veut envoyer quelqu'un à Londres.
Chapitre 4 D'Artagnan chargé d'une mission spéciale
D'Artagnan, qui loge au-dessus, a tout entendu de
la conversation entre Mme Bonacieux et son mari. Il va retrouver Constance Bonacieux.
- Monsieur d'Artagnan... ah ! quel bonheur de vous rencontrer. Vous m'avez offert vos services.
- Et je vous les offre encore. - Tant mieux ! car j'ai répondu de vous. - À qui? - À la reine ! - Je suis à ses ordres et surtout aux vôtres.
- Monsieur, je vous connais à peine, mais j'ai toute confiance en vous... pourquoi ? Je n'en sais rien.
- Je le sais, moi... C'est parce que je vous aime.
- Eh bien, il s'agit de partir à l'instant, sans perdre une seconde...
- Pour quel pays ? - Pour Londres, et de remettre cette lettre.... - À qui? - Au duc de Buckingham.
< - Mais il me faut un congé* de M. de Tréville...
- Je suis passée chez lui... Dans un quart d'heure, le congé sera ici.
-Je pars !... mais, à mon retour ? - À votre retour ?
- Que fera Mme Bonacieux pour l'homme qui risque sa vie pour elle ?
- Silence ! - Quoi ?
- Je n'en sais rien... mais venez toujours la rejoindre où elle sera, et nous verrons.
- Mais où sera-t-elle ?
- Vous le demanderez à la reine, et la reine vous le dira; ce sera votre récompense.
D'Artagnan part pour l'Angleterre avec ses compagnons et leurs laquais. Il laisse en chemin Porthos, tombé dans un guet-apens*, Aramis, blessé au bras, et Athos, accusé d'être un fauxmonnayeur. Seul d'Artagnan, suivi de son fidèle valet Planchet, réussit à arriver à Calais, où il embarque pour l'Angleterre, malgré l'interdiction
du cardinal. Le voici à Londres...
- Je vous dis qu'on ne passe pas.
un congé une autorisation, une permission de parti
< - Je vous dis que je passerai ! Je veux parler au duc de Buckingham.
-Qu'y a-t-il ? dit Buckingham à la sentinelle*.
-Dites-lui que c'est un gentilhomme français qui a creve* trois chevaux de Douvres à Portsmouth. dites-lui mon nom s'il le faut: M. d'Artagnan.
- J'espère qu'il n'est pas arrivé malheur à la reine.
- Je ne crois pas, Milord... Seulement, je sais! qu'elle court quelque grand péril dont Votre Grâce* seule peut la sauver.
- Moi ?... De l'autre côté de la mer, je serais assez heureux pour lui être bon à quelque chose... Ah ! Parlez ! parlez !
- Prenez cette lettre. - Cette lettre... et de qui est-elle ? - D'elle.
- De la reine !... Mon Dieu ! Je ne m'attendais pas à tant de bonheur ! Oh! je n'y vois plus ...
Ces ferrets ou je suis perdue ! ces ferrets, pour l'amour de moi qui ai tant souffert pour vous ! Anne mediese
< Buckingham va chercher le coffret qui contient les précieux diamants.
- By Jove ! s'exclame le duc. --Qu'avez-vous Milord ?
- Il n'y a plus que dix diamants ! Je n'ai porté ces diamants qu'au bal de Windsor. J'ai dansé avec la belle Comtesse de Winter, Milady.
- C'est donc Milady qui a volé les deux diamants, suivant les instructions du cardinal.
-Quel jour la reine doit-elle avoir ces pierres ? - Lundi prochain.
- Vite, mon joaillier*, il faut me refaire deux diamants semblables pour après-demain !
Dès que le joaillier a refait les deux diamants, d'Artagnan reprend la route en toute hâte* et regagne Paris en un temps record.
Nous sommes à l'hôtel de ville de Paris. Le roi a l'air triste. Il est accompagné de son premier ministre, le cardinal de Richelieu. - Sa Majesté la reine va-t-elle mieux, Sire ? La reine est toujours malade quand on la
Odler personne qui fabrique des bijoux
et < croit en bonne santé, en bonne santé quand on la croit malade.
-- Mais Sa Majesté vient au bal ? -J'y compte bien.
- Sire, si la reine porte ses diamants, comptezles, si vous n'en trouvez que dix, demandez-lui qui a les deux que voici.
La reine arrive, mais elle n'a pas ses diamants.
- Madame, pourquoi donc, s'il vous plaît, n'avez-vous point vos ferrets de diamants, quand vous saviez qu'il m'aurait été agréable de vous les voir ? demande le roi à la reine.
- Sire...
-C'est moi qui vous ai fait ce cadeau, madame; je comptais vous en voir parée*. Vous avez tort.
-J'ai eu peur d'un vol. Si vous le voulez, je peux les envoyer chercher au Louvre.
- Faites vite, dans une heure la danse va commencer.
La reine est désespérée parce que le cardinal va dire au roi qu'il sait où sont les ferrets... ils sont en Angleterre ! Mais d'Artagnan arrive juste à temps à l'hôtel de ville.
< - Ah ! je suis sauvée !... mes ferrets !... Merci !...
Grâce à la diligence* de d'Artagnan, la reine peut porter les fameux diamants au bal. La danse commence. La reine est très belle. Le roi ne réussit pas à compter les diamants.
- Madame, je vous avais donné douze diamants. Il en manque deux et je vous les rapporte.
- Comment, vous m'en donnez encore deux autres ! Alors cela fait quatorze. Comptez-vous même.
- Que vouliez-vous donc me dire, monsieur le cardinal, au sujet de ces ferrets ? demande le roi
au cardinal.
- Je voulais offrir moi aussi des diamants à sa Majesté, dit le cardinal furieux*.
- Merci, je suis sûre que ces deux diamants ont coûté aussi cher que les douze autres à sa Majesté, dit la reine...
- Venez madame, le ballet commence !
Chapitre 5 Milady
Après le bal, d'Artagnan est récompensé du succès
de sa mission : la reine offre une précieuse bague et Constance Bonacieux lui donne un rendez-vous galant pour le lendemain soir. Mais Constance n'est pas au rendez-vous : la piste de Constance conduit d'Artagnan à Milady, qui a chargé l'inconnu de Meung de son enlèvement pour venger Richelieu et elle-même de leur échec dans l'affaire des ferrets.
D'Artagnan se met en quête de ses trois amis avant de partir à la recherche de Constance. Les mousquetaires rentrent à Paris, où M. de Tréville leur apprend qu'ils doivent se preparer à rejoindre La Rochelle.
La Rochelle est une place de sûreté qui a été accordée aux protestants*. Elle est soutenue par l'Angleterre en tant que ville protestante et pour freiner le développement de la marine française. Le duc de Buckingham quitte le port de Portsmouth avec 110 vaisseaux et 8 000 hommes. Richelieu se saisit du prétexte* pour débuter le siège* de la ville.
< L'armée royale déploie 20 000 hommes autour de Ja ville, coupant toutes les voies de communication terrestres. Pour empêcher le ravitaillement par mer. Richelieu entreprend la construction d'une digue*.
Pendant ses préparatifs, d'Artagnan rencontre Milady et son beau-frère, Lord de Winter, favori de Buckingham, qu'il provoque en duel. Vainqueur, d'Artagnan fait grâce à Lord de Winter et obtient en échange une entrevue avec Milady. Sous prétexte de secourir Constance, d'Artagnan fait la cour à Milady. Pour la séduire, il profite des services rendus par la servante de Milady, Ketty, amoureuse de lui, qui ne sait rien lui refuser et accepte de l'introduire dans la chambre de sa maîtresse. Il se fait passer à la faveur de l'obscurité, pour le comte de Wardes, l'amant de Milady. La belle anglaise lui glisse une bague au doigt en gage de son amour. D'Artagnan raconte son aventure singulière à son ami Athos. Athos reconnaît la bague offerte par Milady : c'est une bague qu'il a donné à Milady le jour de leur mariage !
- Croyez-moi, d'Artagnan, renoncez à cette femme. Il y a quelque chose de fatal en elle.
le ravitaillement l'alimentation
< Pris de peur, d'Artagnan rompt cette relation en écrivant à Milady un faux billet signé de Wardes. Mais Milady, s'estimant insultée, demande à d'Artagnan de la venger, lui offrant en échange son amour.
- C'est moi qui ai la bague. Le duc de Wardes de l'autre nuit et le d'Artagnan d'aujourd'hui sont la même personne.
Furieuse, Milady se détourne de d'Artagnan tandis que celui-ci essaie de la retenir. Sa chemise de nuit se déchire. D'Artagnan reconnaît alors sur l'épaule de Milady «la fleur de lys», une marque faite au fer rouge par un bourreau*, signe d'un crime infamant.
D'Artagnan sait désormais son terrible secret.
D'Artagnan rentre à La Rochelle. Il pense échapper pour un temps à la terrible Milady.
À La Rochelle, Athos, Porthos et Aramis croisent le cardinal et acceptent de l'escorter* jusqu'à une auberge. Intrigués, les mousquetaires s'attardent et découvrent qu'il attend Milady. Richelieu charge Milady d'aller à Londres pour persuader Buckingham de renoncer à faire la guerre à la mont la neine de mort
France. S'il refuse de l'entendre, elle devra le faire assassiner. Pour réussir sa mission, Milady demande au cardinal un ordre écrit prouvant qu'elle agit en son nom. Mais Athos va voir Milady avant son départ pour l'Angleterre... Laissant tomber son manteau, Athos s'avance vers Milady,
- Ah ! je vois que vous me reconnaissez ! - Le comte de la Fère !
- Oui, Milady, le comte de la Fère en personne qui revient tout exprès de l'autre monde pour avoir le plaisir de vous revoir. Ecoutez bien ceci assassinez M. de Buckingham, peu m'importe ! je ne le connais pas, et, d'ailleurs, c'est un Anglais ; mais ne touchez pas à un seul cheveu de d'Artagnan, ou, je vous le jure par la mémoire de mon père, le crime que vous aurez tenté de commettre sera le dernier.
- M. d'Artagnan m'a cruellement offensée ; M. d'Artagnan mourra.
-Ne répétez pas cette menace, madame. - Il mourra ! lui, d'abord ; elle, ensuite.
-Oh ! prenez garde, voilà le vertige* qui me gagne ! Madame, vous allez à l'instant me remettre Pirmont la folie le trouble
< le papier que vous a signé le cardinal; ou, sur mon âme, je vous fais sauter la cervelle*.
Milady tire le papier de sa poitrine et le laisse tomber en grinçant des dents. Athos le ramasse et lit:
C'est par mon ordre et pour le bien de l'État que le porteur du présent a fait ce
qu'il a fait. Richelieu
- Et, maintenant que je t'ai arraché les dents, vipère* ! mords, si tu peux.
- Ah ! dit Milady en se tordant de rage.
D'Artagnan et les trois mousquetaires tiennent un conseil secret pour élaborer un plan pour veniren aide à Buckingham. Dès son arrivée en Angleterre, Milady est emprisonnée par lord de Winter, qui l'empêche ainsi d'assassiner Buckingham. ll se venge de la mort de son frère, mort empoisonné par Milady qui était alors son épouse.
Lord de Winter confie Milady à la garde de Felton, son homme de confiance. Mais la jeune femme, usant de ses charmes et de ses talents de comédienne, le pousse à tuer Buckingham.
je vous fais sauto
< D'abord Felton aide Milady à s'échapper, puis se rend auprès de Buckingham, qui prépare son prochain débarquement* en France pour venir en aide aux Rochelois.
- Signez, Milord, la liberté de lady de Winter! dit Felton.
- Jamais !
Patrick, le valet de Buckingham, entre alors en criant:
- Milord, une lettre de France !
Buckingham, oublie tout en pensant de qui lui vient cette lettre. Felton en profite pour lui enfoncer dans le flanc un couteau jusqu'au manche.
- Ah ! traitre* ! crie Buckingham, tu m'as tué... - Au meurtre ! hurle Patrick.
Lorsque Felton s'enfuit, il croise lord de Winter qui comprend tout en le voyant taché de sang.
- J'arrive trop tard d'une minute ! Malheureux que je suis !
Chapitre 6 La mort de Milady
La reine a envoyé Constance Bonacieux dans le
couvent des Carmelites, à Béthune*, pour qu'elle s'y cache. Mais dans ce même couvent, Milady s'est arrêtée, à son retour d'Angleterre, pour y attendre les ordres du cardinal. Pour gagner la confiance de Mme Bonacieux, elle lui fait croire qu'elle est elle aussi persécutée* par Richelieu. Elle va même lui offrir son aide, alors qu'elle ne pense qu'à se venger de cette amie de d'Artagnan qui a fait échouer son projet d'enlèvement de Buckingham.
Milady y rencontre aussi le comte de Rochefort.
Le cardinal l'a envoyé pour qu'elle lui raconte ce qui s'est exactement passé en Angleterre. Avant d'arriver à Béthune, Rochefort a aperçu dans une auberge d'Artagnan et ses trois fidèles amis.
Les complices du cardinal pensent que les mousquetaires vont venir au couvent pour y chercher Mme Bonacieux.
On entend le galop de plusieurs chevaux dans la rue.
< - Bientôt, mon supplice* va finir, j'attends d'Artagnan et ses amis, dit Mme Bonacieux.
Mais Milady veut s'enfuir avec la jeune femme, son ennemie, dont elle a gagné la confiance.
- Venez donc ! dit Milady à Mme Bonacieux.
Mais celle-ci lui résiste. Voyant qu'elle n'en viendra pas à bout, Milady verse le contenu du chaton* de sa bague dans un verre d'eau et demande à Mme Bonacieux de le boire pour se donner des forces.
Puis Milady s'enfuit... Les mousquetaires entrent dans la pièce.
- Ah ! d'Artagnan, c'est donc vous ! - Oui, oui, c'est moi! - Ah ! que j'ai bien fait de ne pas fuir avec elle ! -Qui, elle?
- Mais cette femme, celle qui, par intérêt pour moi, voulait m'emmener, celle qui vous prenait pour des gardes du cardinal et qui vient de s'enfuir.
- Celle qui vient de s'enfuir ! que dites-vous ? Mon Dieu ! une femme vient de s'enfuir ?
Mme Bonacieux a le temps d'échanger quelques mots avec celui qu'elle aime, mais bientôt elle se sent mal...
< - Ma tête se trouble, je n'y vois plus !
- À moi ! Ses mains sont froides, elle se trouve mal ! Mon Dieu ! Elle perd connaissance.
Athos examine le verre dans lequel Milady a vide* la bague. Il comprend que Milady a empoisonné Mme Bonacieux. Elle meurt dans les bras de d'Artagnan.
Les mousquetaires comprennent que Milady s'est rendue coupable d'un nouveau crime. Ils vont la rechercher, la juger et la punir. Ils ont retrouvé sa trace. Ils la surprennent dans une cabane au bord de l'eau, où elle s'est réfugiée, dans une vallée près de la rivière de Lys.
Il fait nuit. Ils sont accompagnés par Milord de Winter et par un mystérieux homme masqué*, recruté par Athos, enveloppé d'un grand manteau rouge.
- Que me voulez-vous ?
- Nous voulons vous juger selon vos crimes ; justifiez-vous si vous le pouvez. Chevalier d'Artagnan, à vous d'accuser le premier.
- J'accuse cette femme d'avoir empoisonné Constance Bonacieux, morte, il y a deux heures, entre mes bras, au couvent des Carmélites de Béthune.
< - Milord de Winter, à votre tour.
- J'accuse cette femme d'avoir corrompu* un officier de marine, nommé Felton, de lui avoir fait tuer le duc de Buckingham, meurtre que, dans ce moment-ci, Felton paye de sa tête*... Assassin de Buckingham... assassin de Felton ... assassin de mon frère, je demande justice contre vous!
-À mon tour ! J'épousai cette femme lorsqu'elle avait dix-sept ans, je l'épousai malgré mon père, je lui donnai mon bien, je lui donnai mon nom. Un jour, je m'aperçus qu'elle était flétrie*. Cette femme avait une fleur de lys sur l'épaule gauche !
-J'atteste, dit l'homme masqué. - Qui a dit : "J'atteste ?" demande Milady. - Moi. - Vous ? Je vous défie de retrouver le tribunal
qui a rendu cette infâme sentence ! Je vous défiel de retrouver l'homme qui l'a exécutée !
- Le voilà ! dit l'homme en ôtant son masque.
Cet homme est le bourreau qui, quelques années plus tôt, l'a marqué au fer rouge. Et voici venue l'heure de la sentence pour les plus récents crimes qu'elle a commis. D'Artagnan, de Winter via perdu son honnêteté par un juge
< Athos condamnent la coupable à la peine de mort.
- Vous êtes des lâches ! vous êtes des assassins ! vous vous mettez à six pour assassiner une femme!
- Vous êtes des lâches ! vous êtes des assassins ! vous vous mettez à six pour assassiner une femme!
- Vous n'êtes pas une femme ; vous êtes un démon échappé de l'enfer, et nous allons vous y faire entrer.
- Assassins ! assassins ! assassins !
- Le bourreau peut tuer, sans être pour cela un assassin ; c'est le dernier juge, voilà tout !
- Oui mais pour qu'il ne soit pas un assassin, il lui faut un ordre.
- Cet ordre, le voici : « C'est par mon ordre et pour le bien de l'état que le porteur du présent a fait ce qu'il a fait. » Signé RICHELIEU.
- Ah ! je suis perdue ! - Bourreau, fais ton devoir.
Le bourreau entraîne Milady sur le lieu d'exécution, sur les berges de la Lys, rivière qui coule près d'Armentières*. Les juges improvisés pardonnent à la coupable le mal qu'elle leur a fait. Chacun lui dit «Mourez en paix).
-A genoux, messieurs, et prions, car une créature coupable mais pardonnée va mourir...
Armentières ville du nord de la France, tout près
< - Laissez passer la justice de Dieu ! dit le bourreau.
- Tout est fini. Pardonnez-nous, Seigneur, dit d'Artagnan.
D'Artagnan est arrêté au nom du roi par le comte de Rochefort et conduit auprès du cardinal de Richelieu : ce dernier l'accuse de haute trahison pour correspondance avec l'ennemi anglais.
D'Artagnan se défend habilement en racontant au cardinal les crimes de Milady et sa triste fin.
Stupéfait, Richelieu, convaincu qu'il vaut mieux s'attacher les services de ces quatre hommes aussi déterminés et braves, offre au jeune homme un brevet* de lieutenant* dans la compagnie des mousquetaires du roi, en laissant le nom en blanc.
D'Artagnan propose le brevet à ses amis, voici ce que lui dit Aramis :
- Après le siège, j'entre chez les lazaristes*. Gardez ce brevet, d'Artagnan, le métier des armes < vous convient, vous serez un brave et aventureux capitaine.
Puis il revient à Athos en disant : - Eux aussi m'ont refusé.
- C'est que personne, cher ami, n'en était plus digne* que vous.
Epilogue
La Rochelle, privée du secours de la flotte anglaise et de l'aide de Buckingham, se rend après un siège d'un an. Le 28 octobre 1628, la capitulation* est signée.
D'Artagnan devient lieutenant. Porthos quitte le service et épouse une riche veuve, Mme Coquenard. Aramis devient religieux dans un couvent de Nancy. Athos reste mousquetaire sous les ordres de d'Artagnan jusqu'en 1633 avant de quitter le service.
D'Artagnan se bat trois fois avec Rochefort et le blesse trois fois. Mais à la troisième rencontre les ennemis se réconcilient et s'embrassent.
M. Bonacieux ne s'inquiète guère de ce qu'est devenue sa femme. Le cardinal décide de le mettre en prison.
Observacion : las paginas 18 19 28 29 38 39 46 47 48 49 58 59 del libro son ejercicios !
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